Psychose et traumatisme

Toutes les psychoses ne sont pas toujours causées par un traumatisme, mais des études montrent que le fait de subir un traumatisme augmente considérablement les risques de psychose. Par traumatisme, nous entendons les mauvaises choses qui vous arrivent, ou qui vous sont arrivées dans le passé, et qui vous affectent encore dans la vie quotidienne.

Les gens associent souvent le terme « traumatisme » à des événements très choquants, comme des violences physiques graves ou des agressions sexuelles. Bien que ces événements soient certainement traumatisants, un traumatisme peut en fait être tout événement qui a eu un impact très fort sur vous, aussi grand ou petit qu'il puisse paraître à quelqu'un d'autre.

Traumatisme et psychose

Le lien entre le traumatisme et la psychose est parfois très clair et direct. Il est courant d'entendre des voix et de se sentir suspect immédiatement après une expérience choquante. Parfois, l'expérience choquante est le déclencheur de la psychose, parfois l'expérience revient dans le cadre des symptômes psychotiques. Par exemple, une personne peut entendre la voix de l'agresseur, ou se sentir poursuivie par une personne impliquée dans l'événement choquant.

Des études montrent qu'aux Pays-Bas, environ 16 % des personnes soignées pour un trouble psychotique présentent également un SSPT (syndrome de stress post-traumatique). Ces personnes ont souvent des problèmes plus graves et ont plus de mal à fonctionner que les personnes souffrant de troubles psychotiques sans SSPT. Il est donc très important de parler du traumatisme avec votre thérapeute et de traiter un éventuel SSPT.

La psychose peut également provoquer un traumatisme

Traverser un épisode psychotique et toutes ses conséquences peut également être traumatisant en soi. Les pensées et les délires pendant une psychose peuvent être très effrayants. Une personne peut avoir littéralement peur de mourir. Les rencontres avec la police et le personnel soignant peuvent également être traumatisantes, par exemple lorsqu'une personne est admise d'office et doit rester en isolement. Ce type d'expérience peut entraîner un syndrome de stress post-traumatique.

Traitement des traumatismes = efficace en cas de psychose

Les services de santé mentale peuvent proposer un traitement des traumatismes aux personnes vulnérables à la psychose. Dans le passé, on pensait qu'il fallait être très prudent lorsqu'on traitait un traumatisme avec ce groupe de personnes. L'idée était que cela pouvait facilement déclencher une autre psychose. Mais la recherche le montre : lorsque vous offrez un environnement sûr et que vous avez établi une relation de confiance, le traitement des traumatismes est tout à fait possible. Ce traitement contribue même au processus de guérison.

Traumatisme transgénérationnel : transmis d'une génération à l'autre

Les traumatismes survenus dans votre histoire familiale sont plus difficiles à identifier. Il s'agit d'événements graves qui n'ont pas eu lieu dans votre propre vie, mais qui ont néanmoins un effet sur vous par le biais des membres de votre famille. Pensez aux événements de la Seconde Guerre mondiale que vos grands-parents ont vécus. La recherche scientifique et les séances thérapeutiques telles que la psychanalyse, l'analyse transactionnelle et les constellations familiales montrent qu'une psychose peut également être une réponse à un tel traumatisme familial collectif, ou à des secrets de famille, transmis de génération en génération. C'est ce qu'on appelle la « transmission transgénérationnelle ».

Épigénétique : effets de l'environnement sur votre ADN

Des études montrent que les événements traumatiques peuvent même influencer votre ADN. Le fait d'avoir été victime d'un harcèlement dans votre enfance peut provoquer une petite modification de votre ADN, en activant ou en désactivant certains gènes, ce qui vous rend plus susceptible de développer une psychose. Le domaine de recherche concernant l'effet des influences environnementales sur votre ADN est appelé épigénétique. On n'a pas encore trouvé grand-chose, mais l'hypothèse selon laquelle l'environnement peut affecter le fonctionnement de nos gènes est intéressante.

Prof. Dr Jim van Os est un psychiatre orienté vers le rétablissement et président de la division des neurosciences au Centre médical de l'Université d'Utrecht. Il est également professeur invité d'épidémiologie psychiatrique à l'Institut de psychiatrie de Londres.

Jim travaille à l'interface de la science « dure » du cerveau, de la recherche sur les services de santé, de l'art et des expériences subjectives des personnes ayant une « expérience vécue » des soins de santé mentale.

Jim a également des membres de sa famille atteints de psychose.

Depuis 2014, Jim figure sur la liste Thomson-Reuter Web of Science des « esprits scientifiques les plus influents de notre temps ». En 2014, il a publié son livre « Au-delà du DSM-V », et en 2016 le livre « Des soins de santé mentale de qualité ».

L'AFPL asbl tient à remercier le Prof. Dr Jim Van Os et la fondation PsychosisNet (Stichting PsychoseNet) » de nous avoir permis de traduire ce texte de l'anglais au français et de le publier sur notre site.

Vous pouvez consulter le texte original en anglais (psychosisnet.com) et en néerlandais (psychosenet.nl) respectivement. Ces sites publient également des informations complémentaires, par ex. sur les médicaments, des conseils pour les proches, des chats, des applications, des livres, des podcasts, des articles, etc. qui n'ont pas encore été traduits sur le site de l'AFPL.